« Ecoutez l'histoire, difficile à croire, mais moi j'suis bonne poire ! »
Il y a fort longtemps, dans les contrées verdoyantes de Spring Kindgom vivait une famille nombreuse. Ma famille. Ma mère avait donné naissance à neuf enfants. Sept filles et deux Garçons. La nature a voulu que mon frère naisse le premier et que je naisse le dernier de la famille. En général les derniers sont plus chouchoutés, mais chez moi, c'était mon frère qui avait la préférence de mon père. C'était lui qui allait reprendre le flambeau de l'activité familiale, lui qui allait devoir gérer l'exploitation de bois qui permettait à ces gens de la haute de pouvoir se chauffer et nous payer au lance-pierre !
Nous ne roulions pas sur l'or aussi dès notre plus jeune âge on nous envoyait travailler pour aider la famille à subvenir à leur besoin. Vous devez sans doute vous poser une question. Oui, en ce temps-là j'étais tout ce qu'il y a de plus humain, un petit garçon simple, indiscipliné qui s'amusait à faire peur aux chats des environ avec des bâtons de bois. L'insouciance de la jeunesse faisait de moi un garçon complètement à côté de ces pompes, prêt à faire n'importe quel bêtise pour que mes parents puissent me voir, je cherchais toujours à me démarquer de ma famille.
Je rêvais de lire les livres que vendait le marchand à quelques pas de la maison, mais quand on ne sait pas lire ce n'est pas chose facile. Aussi, alors que je venais de fêter mon dixième anniversaire, je me suis dirigé vers ce marchand, je voulais qu'il m'apprenne ces choses que mes parents ne pourraient jamais m'apprendre. Les négociations furent difficiles, mais finalement en échange de mon temps pour l'aider à trier ces multitudes de livres qui traînaient dans son arrière boutique, il acceptait de m'instruire un minimum pour m'en sortir à Spring Kindgom.
Voilà comment furent mes journées, jusqu'à l'âge d'homme. Se lever aux aurores pour travailler le bois jusqu'à l'heure du déjeuner puis je passe mon après midi à ranger, dépoussiérer les étagères, passer un coup de balais. Un travail loin d'être facile, mais la récompense était là, j'apprenais à lire, à comprendre les traits philosophiques par moi-même. Je devais bien avouer que mon mentor était un très bon maître.
« Qui ose dire qu'il peut m'apprendre les sentiments ? Ou me montrer ce qu'il faut faire pour être grand ? »
Dès que j'eus atteins l'âge d'homme, mon père m'informa qu'il avait passé un marché avec la famille des tisserands, deux mariages allaient être célébré, un an après mon frère j'allais avoir une femme aussi moche qu'un pou pour toute la vie de manière à ce que la famille de tisserand puisse garder son commerce dans la famille conformément aux lois du royaume.
Inutile de préciser que ce mariage rien que d'y penser me flanquais une sacrée nausée. Je ne voulais pas épouser cette femme dont la beauté laissait grandement à désirer, j'estimais au plus profond de moi qu'elle ne me méritait pas ! Je cherchais donc dès lors une solution pour échapper à ce destin morne et sans âme. C'est dans les livres que j'espérais trouver une solution et dans laquelle je me décidais de puiser mes idées. Je passais des nuits blanches cherchant désespérément à me sortir de ce guêpier !
Par chance ce fut la veille que je trouvais la solution à mon problème dans un de mes livres qui abordait des thèmes que beaucoup réfuterais à peine lu. Ca me faisait peur mais c'était la seule chose à faire autant essayer. La magie pouvait m'aider à solutionner mon problème ! Alors que toute ma famille dormait, j'entrepris de trouver cette personne qui pourrait m'aider...
« Je me dissous guettant le sombre. Quel est le sens à première vue ? Découvrir mes catacombes ! »
J'ai marché toute la nuit avant d'arriver à trouver ce que je cherchais. Mon mariage n'était qu'une question d'heure, et pourtant j'étais loin de chez moi pour trouver ce sorcier. Mais j'étais pleinement déterminé et c'était cette motivation qui avait aidé mes pieds à avancer. Je ne voulais pas de ce mariage, pas de cette femme, je voulais cette vie de liberté décrite dans les livres !
J'étais enfin arrivé devant une immense bâtisse qui ferait peur les plus étroits d'esprit ! J'avais peur... En fait non. J'étais terrifié. C'est penaud que j'y pénétrais, les mains tremblantes, le front en sueur comme lors d'une de mes courses derrières les chats. «
Y a-t-il quelqu'un ? » hurlais-je dans le couloir du domaine. Pas de réponse. Je continuais d'avancer, jetant de bref regard aux alentours pour voir si le maître de ce lieu ne se trouvait pas loin. Je montais un escalier, avant de tomber sur ce qui semblait être une bibliothèque, regardant une multitude de livres, plus que jamais j'aurais pu en voir.
Une voix rocailleuse me sortit aussitôt de mon admiration des livres disposés. Cet homme, beaucoup plus grand que moi et a la voix dur comme de la pierre semblait savoir qui j'étais alors que je n'avais même pas ouvert la bouche. Je balbutiais comme un môme devant une jolie fille plus vieille que lui. «
Bon...Bonjour. Je...euh... » je fus incapable de finir ma phrase. Je ne savais plus vraiment au fond de moi si je voulais vraiment le faire. Il me parla longuement de mon intrépide voyage pour le trouver et surtout pourquoi je l'avais fait. Il accepta aussi de m'aider, mais me rappela que je devrais payer le prix de cette magie, un prix proportionnel à cette demande. Le jour où il aurait besoin de moi, il viendra me chercher pour que je lui offre mes services. Cela pouvait être n'importe quand et que je devais y répondre sans quoi je paierais le prix d'une autre façon.
Quel pauvre idiot avais-je été d'avoir accepté les yeux fermés, tout ça pour être tranquille avec ce fichu mariage. C'est le coeur léger que j'étais repartie chez moi, faisant pleinement confiance à cet homme qui m'avait promis que je ne me marierais plus. C'est au pas de course que je tentais de rentrer chez moi, faire comme si rien ne s'était passé et attendre ! L'aurore s'était déjà levée quand je passais le pas de ma porte. La plus jeune de mes soeurs étaient déjà debout. Elle me fixait sans rien dire. «
J'ai fini mes voeux pour le mariage, je ne sais pas ce que ça vaut, mais au moins c'est fait ! » lui avais-je menti sans une once de remord. C'est couché sur mon lit de paille que j'attendais que mon grand-frère vienne me chercher pour me préparer. C'est anxieux et plein de questions que j'appréhendais le reste de la journée jusqu'à ce qu'on vienne frapper à notre porte.
Le père de la jeune tisserande était à la porte, le regard pâle et usé par quelque chose dont j'ignorais tout. Il demanda à parler à mon père. Je les regardais s'éloigner ensemble, avec le sentiment que ma vie ne tenait plus qu'à un fil, celui de cette discussion privative. Une heure plus tard, mon père réunis toute la famille, il était porteur d'une terrible nouvelle. La jeune fille qui devait être ma femme. Durant la nuit, elle avait mis fin à ces jours laissant derrière elle une lettre expliquant qu'elle se refusait d'être le sujet d'un mariage arrangé pour une histoire d'affaire familiale, préférant mourir que de vivre ça. C'est quelque part avec un soulagement qui pourrait être pris pour de la méchanceté que j'écoutais mon père. Le mariage était annulé, j'avais ce que je voulais, j'étais content.
Dès lors mon existence avait pris un autre sens, j'étais heureux de retrouver cette vie calme et apaisante, celle que j'espérais tout simplement. J'étais à mille lieux d'imaginer que mes actes allaient me rattraper aussi vite ! En effet, après quelques mois passé depuis l'annulation de mon mariage, l'homme à qui j'avais demandé de l'aide m'avait envoyé un de ces sbires pour venir me chercher. Le service que je lui devais c'était maintenant qu'il le voulait. J'ai suivi ce bonhomme, mais un sentiment encore plus terrifiant que la peur me pris à la gorge... L'angoisse montait au fur et à mesure que j'avançais avec cette personne qui me racontait les voies de fait de son maître. Aussi, pris d'une angoisse, j'ai décidé de commettre l'un des actes les plus fous de ma vie. Attrapant une pierre du chemin, je la frappais avec autant de force que je pouvais derrière la tête du malheureux... C'était stupide. Trop stupide. Et pourtant je l'avais fait !
Je détalais comme un lapin, comme si j'avais la mort à mes trousses, cherchant dans ma mémoire un endroit où je pourrais me cacher, je pris le partie de retourner chez moi, récupérer quelques affaires avant de m'éclipser dans le néant, pour pouvoir échapper à la fureur qu'aurait ce mage quand il comprendrait que je m'étais enfuis ! Attrapant l'un des chats sauvages que j'avais adopté, quelques affaires c'est en un clin d'oeil que j'étais parti, aussi vite arrivé, aussi vite sorti ! Et je courrais. Avec autant de puissance que mes jambes me le permettaient, je mettais autant de distance que je le pouvais entre cette vie et moi !
Au détour d'un croisement dans la forêt, je fus stoppé net dans ma course, m'écrasant violemment contre un mur invisible en plein milieu des arbres. Complètement sonné mon chat toujours entre mes mains sifflaient de rage. Je le serrais fort contre moi en regardant face à moi. Cet homme. Le fait de courir n'y avait rien fait il m'avait rattrapé. Je savais ce qui allait m'arriver, il allait me faire la peau pour ne pas avoir tenu ma parole. J'étais terrorisé, il n'y avait pas d'autres mots à dire. Tremblant comme une feuille je n'osais pas soutenir ce regard charbonneux qui me faisait face. Il riait de ma stupidité et de mon courage pour avoir tenté de m'enfuir. Mais malheureusement toute magie à un prix. Et je dus payer mon crime indirectement ! En voyant mon chat entre mes bras, il se décida que mon prix à payer serait de me transformer en chat jusqu'à la fin de mes jours, qui devait advenir une fois mes neufs vies utilisées.
Mon corps se rétracte de l'intérieur, le grand et beau garçon que j'étais se vi pousser des poils partout, des griffes des crocs. Je cédais mon statue d'humain pour celui d'un chat. J'avais beau supplier de ne rien faire, les seules sont qui sortirent de ma bouche furent de stupides miaulement. J'avais été bête, il n'y avait pas d'autres mots. Qu'aurait-il pu me demander pour être régularisé auprès de la magie ? Je l'ignorais et je ne pourrais même plus poser la question. J'étais réduit à passer mes neuf vies à Wonderland tel un vulgaire chat de gouttière !
Comme pour me punir une dernière fois, je vis un éclair sorti de nul part s'abattre sur moi. J'étais foudroyé, mes yeux se fermèrent d'eux-mêmes je sentais qu'une part de moi-même m'échappait pour partir là où je ne pouvais la rejoindre. Elle était trop loin, trop haute pour que je puisse la saisir. Puis elle disparue. Lorsque je rouvris les yeux j'étais allongé dans la forêt, au même endroit que là où s'était dressé le mur invisible... Toujours bien vivant. C'était ainsi qu'il m'avait laissé. En chat, avec au compteur plus que huit vies. Je tentai de me relever, les sous-bois étaient loin d'être sur la nuit tombée, il fallait que je sorte de là à tout prix !
C'est au radar que je marchais, ou du moins tentait, d'une allure pas du tout féline, on aurait dit un chat complètement ivre qui tentait de retrouver son chemin... Les sensations de ce qui m'entouraient été complètement différente à tel point que j'avais l'impression de redécouvrir mon propre pays d'un oeil complètement nouveau. Cette sensation étrange m'était au plus haut point désagréable... En chat, sans parole, j'allais devoir errer jusqu'à ce que mort s'en suive... Et ça huit fois !
« Oh ma douce souffrance... Pourquoi s'acharner tu recommences, je ne suis qu'un être sans importance »
Je ne savais plus où aller, je ne pouvais rentrer chez moi comme si de rien n'était, de toute façon, personne n'aurait été capable de me reconnaître et dans le village, j'étais le seul à vouer un amour profond pour les chats ! J'avais surpris plusieurs de mes voisins les chasser à coup de pelle ou pire de hache... Une véritable animosité envers les bêtes qui me poussaient à rebrousser chemin à l'opposé de spring kingdom ! Mes pattes me dirigèrent vers Summer Kingdom, j'avais lu pas mal de choses sur ce royaume sans jamais l'avoir vu pour autant, c'était donc avec une triste excitation que j'avais posé mes pattes dans ce royaume. Je devais me débrouiller seul, aussi c'est pour ça que malgré mon bon coeur je ne pouvais faire autrement que de voler dans les chaumières, échappant tant bien que mal au coup de bâtton des locaux furieux de mes larcins ! A Summer Kindgom, j'y ai laissé quelques poils et surtout deux de mes précieuses vies de chat. Je ne comptais plus que six vies après ce séjour chez ces gens qui n'avaient rien en commun avec moi !
Je me lançais sagement et avec assurance après des mois de vol et de travail sur moi-même pour accepter mon nouveau statue animal ! Je tentais donc l'aventure d'aller vers Winter Kingdom tenter de voir la neige tomber et la sentir sous mes pattes pour voir l'effet que cela procuré, mais aussi essayer de faire des chatons de neige... Bien que la vie fut plus respectable, qu'à Summer, je n'ai pas eu la chance de trouver un foyer pour me préserver du froid, une nouvelle vie s'envola de mon corps de matou me sucrant donc une nouvelle vie tout aussi bêtement que mes précédentes... C'était stupide, complètement con même, mais dans mon malheur, j'avais eu la chance d'être recueillis par une fillette. Me permettant de me réchauffer et de manger sans me soucier de la météo dehors ni rien. Malgré cette proximité, au fond de moi je me sentais seul et sans famille, j'osais pas vraiment penser à l'état de ma mère qui ne voit pas rentrer, à la rage de mon père pensant que j'ai déserté la maison et la déception de la fratrie me pensant partie...
J'allais devoir supporter cette solitude familiale sans rien dire, je n'avais pas le choix, je devais pleinement assumer mes actes et c'est exactement ce que je faisais, je vivais simplement, voyant cette fillette grandir devant mes yeux sans que je ne puisse lui montrer ma part d'humanité...
« C'est pour ça qu'aujourd'hui, je suis fatigué ! C'est pour ça qu'aujourd'hui, je voudrais crier : - Je n'suis pas un héros, mes faux pas me collent à la peau... Je n'suis pas un héros, pas un héros !
»
Je suis resté jusqu'à ce que la fillette se transforme en une jeune femme et fut mariée contre son gré. Elle était triste et me faisait partager sa peine. J'avais en elle, comme l'impression de me voir moi quelques années plutôt... Elle était mon portrait craché, elle avait en elle, cette même peur, ce même questionnement, ce même cheminement que j'avais suivi avant elle. Sauf qu'elle, n'avais pas ma bêtise, elle a accepté son destin et la façon dont il allait tourner.
Elle expliqua longuement au chat qu'elle pensait simple d'esprit pourquoi elle me relâchait dans la nature. Elle partait vivre loin de chez ses parents et n'aurait plus pour priorité de s'occuper de moi car sa vie de femme allait être assez difficile. Je comprenais parfaitement ce qu'elle m'expliquait, aussi je ne lui en voulais en rien. Je me faisais petit à petit à l'idée que j'allais devoir me débrouiller à nouveau complètement seul dans ma misère, mais après avoir connu une amitié profonde et sincère bien que je n'ai rien pu lui dire sur moi...
C'est à nouveau seul sur le chemin de ma vie que je me laissais vivoter. Je ne savais pas trop quoi faire ni où aller après tout j'étais plus seul que jamais depuis que j'avais quitté ma famille ou la fille qui s'était occupé de moi, pendant quelques années. Dans ce genre de moment où la solitude est tellement profonde mille et une choses pas forcément recommandable vous traverse l'esprit, pour ma part je pensais écourter le nombre de mes vies restant au compteur réduire un peu le temps de vie que j'avais dans ce monde maudit, mais je me ravisais quand je revoyais au plus profond de mon coeur mon père, ma mère et mes grandes soeurs. Cette image me peinait, jamais plus je ne pourrais leur dire un mot... Enfin du moins c'est ce que je croyais, mais parfois on peut nous réserver des surprises qui valent le coup d'être vécut et de garder quelques vies dans le compteur de la vie !
On dit que pour avoir un brin de magie en soit, on doit soit naitre avec, soit la voler, soit se la voir donner. Après avoir tenté de ne pas payer son prix, je ne voulais même pas essayer de voler ne serait-ce qu'un brin de magie et étant né dans une famille de basse classe, inutile de dire que ce n'était pas comme ça que j'allais obtenir ma magie... Une nuit, alors que j'étais en plein voyage en direction d'un village voisin, ayant pour objectif, le vagabondage pour entreprendre de prendre quelque chose pour manger, mais aussi, essayer de passer ma nuit au chaud, quand ma route croisa celle de ce qui semblait être un vieil homme a première vue. Rien de plus pour m'indiquer de quelle classe social il était. Il avait le visage d'une personne usée jusqu'à la corde. Je ne savais ce qui lui était arrivé, ni même ce qu'il faisait en plein milieu de cette forêt déserte de toute vie humaine, mais habité par de terrifiante créature qui comme moi aimait le monde la nuit, une chose était sûre, je ne pouvais le laisser là, seul, sans rien faire. Oui je ne suis qu'un chat, mais qui tente rien n'a rien comme on dit !
Je montais alors en douceur sur son dos, lui tapant la patte contre son nez. Rien n'y faisait. C'est alors qu'un hurlement retenti un peu plus loin. Mes poils se redressèrent d'instinct sur ma tête et préférant ne pas découvrir quel créature venait à notre rencontre. Sans perdre un instant, attrapant l'homme, je tentais tant bien que mal de le trainer dans un gros buisson non loin, à peine avais-je fini de l'y mettre que je vis un Bandersnatch sortir de nul part. Je ne pipais mot, pas un miaulement ou un ronronnement rien. L'homme émi un léger râle et d'instinct je lui posa la patte sur sa bouche, le moindre bruit perçu par cette créature et nous pourrions dire adieu a notre misérable peau !
La bête partie, c'était soulagé que je pouvais relever ma patte, le laissant libre de pouvoir émettre le nombre de râle qu'il le désirait ! J'en profitais pour observer cet homme qui avait ouvert les yeux mais semblait encore un peu sonné mais interloqué part la scène qu'il avait sans doute vu. J'avais parfaitement l'habitude de rentrer dans ma peau de chat à fond, aussi en sortant des fourrés, c'est naturellement que je courrais sans me retourner pour partir au plus vite me réfugier dans le village le plus proche à la sortie de la forêt...
Je retrouvais la des odeurs qui me semblaient plus familières, des odeurs, des fenêtres ouvertes donnant sur l'intérieur des maisons, me laissant tout le loisirs de pouvoir y piocher mon diner... «
Dit donc le Chat, le fait de sauver la vie a quelqu'un ne veut pas dire que tu peux faire des mauvaises actions pour compenser... » le derrière ressortant de la fenêtre je m'apprêtais à sauter dans cette maison et j'étais pris sur le fait. Je me retournais pour le fixer, mes yeux gris, dans ses yeux noires. Il me sonda quelques instants avant de reprendre «
Quelque chose me dit que tu n'as pas toujours été un chat dans ta vie n'est-ce pas ? » Je ne pipais mot, n'osant pas non plus bouger... Un peu interloqué, un peu effrayé...
Il m'invita à la suivre, mais je n'étais pas très motivé, et pourtant la douceur et son comportement face à moi avait attisé ma curiosité... Je l'ai suivis en restant toutefois sur mes gardes, sur le chemin, il me parlait, m'expliquait ce qu'il était. Un sorcier. Issu de la magie la plus pur que soit, la magie blanche. Il me jugeait digne de m'offrir un cadeau, mais ne rompra pas la malédiction dans lequel j'étais en proie, je n'avais pas payer le prix de la magie c'était ainsi je devrais l'assumer jusqu'à ma mort, mais il avait décider de me rendre la vie plus facile. Comment je l'ignorais encore et j'avoue que je le redoutais... Je n'aimais guère la magie depuis que j'avais été maudit, et pour le coup suivre un sorcier à Wonderland revenait un peu à du masochisme...
Après quelques semaines d'entrainement et beaucoup d'aide de la part de cette personne de confiance, j'avais retrouvé un poil d'humanité avec la faculté de pouvoir parler, c'était la première chose qu'il avait faite pour moi, sans doute que les monologues solitaires devaient l'agacer au plus haut point ! Grâce à cela j'allais pouvoir me rapprocher de ma famille, pouvoir leur parler et les aborder en douceur. Mais il ne fit pas que cela pour moi. Un étrange pouvoir s'était épris de moi, je pouvais m'évaporer dans un nuage de fumer comme je pouvais apparaître de nule part. Bien sûre n'étant à cette époque qu'à mes débuts, c'était loin d'être parfait, mais je trouvais l'idée follement amusante au point de me redonner goût à la magie ! Dernier point, j'allais pouvoir bouger sans me servir de mes pattes. Je pouvais étrangement flotter dans les airs, bien qu'en ce temps-là je ne pouvais le faire que de quelques centimètre au-dessus du sol, c'était déjà pour moi une grande victoire et avec de l'entrainement j'allais pouvoir me perfectionner avec le temps !
« Pourquoi je vis, pourquoi je meurs ? Pourquoi je ris, pourquoi je pleure ? Voici le s.o.s d'un Wonderlandien en détresse ! »
La première chose à laquelle j'avais pensé une fois la parole rendue, c'était de voir ma famille, expliquer à mon père ce qui m'était arrivé et pourquoi, mais aussi pouvoir rester avec ma famille comme si tout cela ne s'était pas produit...
Ce fut donc avec une certaine anxiosité que je partais de Automn Kingdom cet endroit qui m'avais énormément apporté beaucoup en peu de temps, la route allait être longue, mais ce n'était pas un problème pour moi, j'allais pouvoir expérimenter mes pouvoir de manière plus poussé sur la route qui me menait à Spring Kingdom ! Lorsque que la fatigue s'emprennais à moi, je me laissais planer à quelques centimètres du sol, bien que cela me demandais au final moins d'effort physique, les ressource mentales elle faiblissait rapidement, je n'avais pas encore l'habitude. Il me fallait du temps pour arriver à mieux tenir sur la distance. Je le savais mais jusqu'à ce moment je n'en avais pas pris conscience de la difficulté que c'était de pouvoir maitriser un sort des plus banals comme celui que m'avait fait grâce ce mage.
Les jours défilaient tellement vite que j'avais du mal à savoir où on était rendu, le chemin est long et semé d'embuche, mieux fallait être un oiseau qu'un chat pour ça... Mais c'était ainsi, je devais aussi apprendre à m'aimer tel quel maintenant... cela faisait partie des grands bouleversements de ma vie et il me fallait, avec beaucoup de patience, apprendre à connaitre et apprécier ce nouveau et définitif moi. La chose poilue, avec des griffes et des crocs et un sourire follement inhabituel...
Le soleil commençait à décliner dans le ciel que je pus voir enfin les murs de chaux de ce qui fut mon chez -moi et qui avec un peu de chance redeviendrait mon habitation... Les coussinets moitent, j'avançais prenant mon courage à deux pattes pour arriver à affronter mes parents et leur expliquer la chose...
Assis devant la porte d'entrée la queue flottant au vent, je prenais plusieurs bouffées d'air frais cherchant un moyen de ne pas effrayer mes soeurs ou même ma pauvre mère. A peine cette idée me traversa l'esprit que la porte s'ouvrit à la volée devant moi. La personne responsable de ma mini-crise cardiaque me fixa dans les yeux «
Dégage le chat ! Vire de là sac à puces ! » me répliqua l'homme, l'air sombre, agrémentant les mots de violents coups de pied. C'est avec un râle rocque que j'amortissais ma chute sur le sol, grâce à mon talent. Ce fut en douceur que je me reposais sur le sol. «
Traites-tu tous les chats ainsi papa ? Alors que tu prônes la paix et l'amour des bêtes ?! » Mon père face à moi eut un moment de choc, il passa par toutes les couleurs avant de préférer rester blanc comme un linge. On aurait dit qu'un fantôme venait de l'aborder...
Alors que j'essayais de l'apaiser, il ne répondit rien, il était muet tel une carpe. Après de longues minutes qui m'ont paru être une éternité, il décida de lui-même que je n'étais que le fruit du démon et qu'il fallait me faire fuir pour ne plus jamais revenir. C'est à coup de balais qu'une de mes soeurs tenta de m'effrayer et a coup de hache que mon père balançait à tout va tel un maniaque psychopathe ayant décidé de faire un sushis de sa victime... C'est la queue entre les pattes que je fuyais, nulle part et partout à la fois du moment que c'était complètement seul loin de tous...
A nouveau et de manière complètement différentes que les jours défilaient sous mes yeux... Cette fois-ci beaucoup plus longs et chiants à vivre qu'avant. Je n'avais plus aucunes motivations pour avancer sur la route qui m'a été tracé ! Je réfléchissais aux façons les plus simples et efficaces pour réduire mon compteur vitale à zéro... Plus aucune envie si bien que j'en venais presque à oublier que je n'étais pas qu'un chat. Je m'isole, je pleure, je maigris. Une profonde déprime s'était emparé de moi et jouait avec moi comme un nourrisson jouait avec une poupée de chiffon...
Tel une âme en peine, j'errais complètement à Wonderland, chaque jour où j'avançais dans ce milieu hostile me pesait énormément sur le coeur. Je n'étais plus que l'ombre de moi-même à vrai dire, je semblais comme hors de mon corps, regardant ce chat de haut, marcher sur le chemin de la vie sans but ultime à accomplir ! Rien à ce moment n'aurait pu m'aider à sortie de ce mode Zombie... C'est ce que je pensais du moins, bêtement. Quand l'espoir disparait de soi, il est dur de sortir la tête de l'eau.
Mais ça c'était avant que ma route croise celle d'un lapin complètement barjot. Celui là à coup sûre il lui manquait plusieurs cases dans son ciboulot ! Et pourtant cette bêtise naïve provenant de lui me faisait esquisser un léger sourire qui je le croyais complètement disparu depuis de long mois... Mais lui il était là, souriant, plein d'entrain et de vie, sa joie de vivre m'aurait presque contaminé au point de vouloir rester moi-même...
Chaque jour il m'invitait à prendre le thé du lendemain, me parlant de la pluie et du beau temps avec cette simplicité enfantine qui faisait naitre en moi une certaine admiration pour lui. Avec ce bon vieux lièvre de mars le temps passait à vive allure, la joie et la folie s'installait petit à petit en moi. Je ne jurais plus que par ces instants où je pouvais me lâcher sans qu'on me fasse une quelconque critique. Au final je reprenais goût à la vie...
« Toutes les nuits j'effeuille les fleurs du mal. Je mets mes mains partout, je suis comme un bambin, j'm'aperçois qu'en amour je n'valais pas un sou ! »
La malédiction frappa quelques décennies plus tard... C'est retrouvant un corps d'humain que je me suis retrouvé propulsé à Storybrooke. Cédant oreille et queue de chat pour un Stéthoscope et une blouse blanche, c'est le plus normalement possible que je m'étais retrouvé en plein milieu d'une journée de travail en tant qu'infirmier à l'hôpital de la ville. Je regardais ma patiente face à moi avec l'impression de m'être assoupi quelques instants. Sans doute la nuit avait été dure, j'avoue que je ne me souvenais pas du tout de ce que j'avais bien pu manigancer la veille au soir...
Sans doute avais-je finis par me doper lors d'une soirée pas du tout sérieuse qui sait, après notre concert, c'était une chose pleinement envisageable... Où alors j'avais passé la nuit à faire des folies de mon corps avec une parfaite fille qui m'avait fait sortir de ma réserve. Ou alors pour l'une des rares fois, j'avais dormi seul un peu alcoolisé, mais l'esprit serein...
« J'reste avec mes souvenirs. Ces morceaux du passé comme un miroir en éclats de verre, mais à quoi ça sert... »
Depuis que la malédiction a été levée et que j'ai pu récupérer ma mémoire, j'ai de plus en plus de mal à rester dans cette peau humaine. J'avais pris goût à ma vie de chat, avoir un compteur à neuf vies -bien que j'en ai déjà perdu quelques unes- cette chaire humaine, me rappeler des souvenirs que je ne tenais pas à me remémorer. Je tente de mon côté à trouver une solution pour redevenir ce que j'étais, un bon gros matou capable de planer, disparaitre et réapparaitre aux yeux des autres. C'était ça ma vie, c'était comme ça que je l'aimais pas avec ce corps qui ne semble pas vraiment m'appartenir...